La Gonâve assiégée : appel urgent à l'État pour sécuriser ses eaux territoriales

Crédit photo : Johan W Sebastien


Depuis plusieurs mois, l'île de La Gonâve fait face à une crise alarmante : des groupes armés, issus de la coalition criminelle « Viv Ansanm », ont pris le contrôle d'une partie stratégique du golfe de La Gonâve. Agissant comme de véritables pirates modernes, ces individus imposent leur loi aux embarcations vitales qui assurent la liaison entre l'île et le reste du pays. Cette mainmise illégale met en péril la vie de milliers de citoyens gonâviens.


Une crise humanitaire silencieuse aux conséquences dévastatrices

Les actes de piraterie engendrent des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne des habitants :


  • Crise économique aiguë : La circulation maritime étant gravement entravée, l'approvisionnement de l'île en biens essentiels est devenu extrêmement précaire. Les petites entreprises locales sont asphyxiées, et les produits de première nécessité se raréfient.

  • Insécurité alimentaire grandissante : Les prix s'envolent, et de nombreuses familles ne peuvent plus se permettre de se nourrir décemment. La faim s'installe progressivement, touchant les plus vulnérables.

  • Paralysie des services essentiels : Les écoles sont dépourvues de fournitures, les hôpitaux manquent cruellement de médicaments et d’équipements de base. L’accès aux soins et à l’éducation est gravement compromis.


L'État va-t-il rester inerte face à l’imminence d’un drame en mer ?

Ce que vit La Gonâve aujourd'hui équivaut à une prise d’otage territoriale et humaine. L’État haïtien ne peut se permettre de demeurer passif face à une telle atteinte à sa souveraineté et à la dignité de ses citoyens. Il a l’obligation impérieuse d’intervenir sans délai pour restaurer la libre circulation maritime et garantir la sécurité des habitants.


Recommandations urgentes au gouvernement central pour une action immédiate

En tant que militant engagé en faveur de la sécurité maritime de mon île, je propose les mesures suivantes :


  1. Déployer immédiatement plusieurs navires patrouilleurs de la police dans le golfe de La Gonâve, en assurant une présence continue vingt-quatre heures sur vingt-quatre.


  2. Acquérir des embarcations rapides de type Zodiac blindées, capables d’intervenir avec célérité et de sécuriser les couloirs maritimes.


  3. Établir une base maritime permanente sur l'île (par exemple à Anse-à-Galets ou à Pointe-à-Raquette) afin de faciliter les opérations de surveillance et d'intervention.


  4. Mettre en place une ligne d’urgence maritime, accessible aux voyageurs et aux opérateurs maritimes, afin de signaler promptement tout comportement suspect.


  5. Former et impliquer la jeunesse locale dans des programmes de sécurité maritime, afin qu’elle devienne une actrice clé de la protection de son territoire.


Il est illusoire de parler de développement sans sécurité. Il est intolérable de voir une population sombrer dans la misère parce que l’État s’abstient d’agir. La mer est le poumon de La Gonâve : si elle est asphyxiée par l’emprise des pirates, c’est toute l’île qui suffoque.


Il est encore temps d’agir, mais l’urgence est absolue.


Stanley Eliassaint

Militant pour la sécurité maritime à La Gonâve

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